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Libérée

Dernière mise à jour : il y a 13 heures

27 kg en moins. Le 4 novembre 2024 je pesais 87 kg. Le 25 juin 2025 j'en pesais 60. Une démarche de 8 mois pour atteindre l'objectif fixé de me sentir bien dans mon corps. Avant d'en arriver là c'est chargée de mes 13 kg de graisse et de ma rétention d'eau dont j'ignorais l'existence que je me déplaçais, que je vivais, que je ressentais. Expression de ma souffrance, mon surpoids m'a menée jusqu'au seuil de l'obésité. Aujourd'hui libérée, je souhaite partager le sentiment qui est le mien, celui de me sentir enfin libre d'être moi-même, nouvelle militante face au regard des autres et de la société actuelle sur le surpoids.

Fierté et bonheur. Ce sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit pour partager mon sentiment après cette longue première étape de perte de poids . Merci à toutes les personnes qui ont été mes déclics, mes clés, mes guides pour l'accompagnement santé et sport, mes soutiens.... Membres de la famille, ami(e)s, proches, collègues ou rencontres spontanées, je les ai racontées dans mon article C.O.R.P.S.. Ils sont toujours présents dans ma vie aujourd'hui pour cette nouvelle étape qui me permettra d'instaurer une réussite dans la durée. Merci à toi Pauline d'avoir toujours su que le moment viendrait où tu serais libérée de ce poids de la vie et des générations. Tu as échoué, tu as persévéré, tu as souffert, tu as cherché, tu as trouvé, en bref, tu as toujours cru en toi. Même si le chemin a été long, éprouvant, c'est bien la joie que je ressens plus fortement aujourd'hui. Celle de vivre enfin connectée avec mon corps, celui que j'ai tant ignoré et délaissé. Il me parlait depuis longtemps, je savoure désormais ma capacité à l'écouter, l'alimenter, le muscler et le protéger. L'importance des trois dimensions, esprit, coeur et corps que j'ai appris à connaître dans mes démarches de développement personnel prend tout son sens aujourd'hui.

Ces 8 mois de perte de poids ont été jonchés d'étapes et de questionnements. Premiers kilos perdus, faut-il y croire ? Est-ce réel ? Suis-je toujours la même ? Il m'aura fallu plusieurs semaines et le regard bienveillant des professionnelles qui m'ont accompagnée tout au long de mon parcours, Antonina, Aline et Audrey, pour admettre le possible.

Ce que j'ai sous estimé et jamais anticipé, c'est l'impact du regard porté sur ce nouveau corps, que ce soit par moi puis les autres. Voilà un chapitre qui mérite d'être exploré plus longuement pour faire sens. Lorsque j'étais en surpoids, une chose était sûre, le regard des autres m'importait peu. Comme dans d'autres domaines de ma vie, j'ai assumé mes rondeurs, ma manière de m'habiller sans me cacher, comme la décision de cette démarche. Le seul regard qui me faisait souffrir était bien le mien. Se trouver grosse, moche et pas dans le bon corps a été de loin le plus éprouvant. Mon entourage étant bienveillant, par peur de me blesser, c'est le silence, le respect et la pudeur qui ont toujours entouré mes rondeurs jusqu'à maintenant.

C'est donc un vrai paradoxe que j'ai vécu en perdant mes kilos. Le regard des autres a changé. Je ne parle pas ici des amis ou de la famille qui quoi qu'il arrive ont été mes meilleurs soutiens. Ils ont respecté mon choix, adapté les repas partagés ensemble le temps du recalibrage, pour que je puisse manger en conséquence et profiter du moment sans stress. Francs et bienveillants, ils ont su écouter, encourager et trouver les mots dont j'avais besoin. Le sujet sensible ici parle du regard des personnes plus extérieures. Quand certaines, plutôt les femmes (sans faire de clichés c'est un simple constat) vous regardent du haut en bas sans vous parler, en se demandant bien pourquoi vous avez autant maigri ; quand les hommes vous regardent dorénavant avec une insistance plus ou moins cachée voire un certain désir ; quand la société vous renvoie l'image d'une femme qui répond désormais à ses codes et ce qu'on attend d'elle ; quand les personnes se permettent de vous dire si c'est bien ou pas bien de faire cette démarche ou quand vous devriez arrêter car c'est bon là déjà... Pourquoi ces regards, ces silences pesants ou ces intrusions impudiques ? Cela a été particulièrement difficile à appréhender. Je n'étais pas prête, je n'y avais pas pensé. Alors c'est bien une crise fondamentale que j'ai vécue à mi-chemin de ma démarche, très perturbée par ce changement de perception. Au fond, j'étais déchirée entre mes deux Pauline. Celle d'avant, nourrie de sa peur d'être plus mince, de se sentir plus jolie et simplement regardée ; celle du moment qui veut plus que tout atteindre son objectif de santé, se révéler pour exister telle qu'elle le doit pour être heureuse et elle-même...

Ce trouble va s'étoffer des retours verbalisés par les personnes que je côtoie parfois, rencontre ou croisé tout simplement. Belle, jolie, élégante, ce sont les mots qui reviennent désormais. Moi qui ne les avait jamais entendus pendant mon surpoids, comment intégrer cette nouvelle vision de mon corps et de mon identité ? Qu'est-ce que cela veut bien vouloir dire de moi avant ? N'était-elle pas belle, jolie ou élégante la Pauline de 87 kg ? Je suis pourtant la même personne... Même si j'ai compris que la plupart des compliments voulaient très souvent simplement dire bravo, tu as réussi, nous sommes fiers de toi, pour certains ils n'en sont pas moins source de questionnement, pour partie, sur la perception que la société a des femmes rondes. Sensible au sujet sans pour autant être militante, je le suis devenue une fois libérée des 27 kg en trop. Même si chaque jour je savoure ce bonheur retrouvé, je garde en mémoire ce parcours qui m'a nourrie et celle que je suis avant tout, surpoids ou non. Je suis la même femme, simplement guérie de certaines de mes blessures profondes. Mes valeurs, mes compétences, mes rêves sont identiques et je souhaite les vivre sans étiquettes, sans codes qui seraient imposés par mon physique, quel qu'il soit, sans avoir à subir des remarques sexistes ou à me justifier vis-à-vis de ce que les autres pensent. Idéaliste me répondrez-vous ! Et bien oui et tant mieux. La vie vaut le coup d'être vécue intensément et haute en couleurs. Alors je poursuivrai cet idéal pour me faire du bien et aider toutes les personnes qui souffrent dans leur corps et qui se présenteront sur mon chemin.

Ce parcours est encore long pour confirmer la réussite de ma guérison. J'ai espoir, je ressens le bonheur de vivre cette nouvelle expérience avec la chance qui est la mienne : ma persévérance, mon idéalisme couplés à ma spontanéité qui me permettent d'avancer sans anticiper ce que pourront bien en penser les autres, le bénéfice d'avoir un entourage parfait car franc autant que juste et qui s'enrichit de belles nouvelles rencontres. Cette étape, je souhaite en profiter et m'en servir pour continuer à œuvrer en faveur d'un changement de regard sur les femmes et les hommes qui ne correspondent soi-disant pas physiquement aux codes sociétaux qu'on veut bien nous inculquer. Il s'agit bien ici de santé et non d'aspect physique, de se sentir dans le bon corps, celui qui nous rend heureux, quel qu'en soit son aspect extérieur.

A vous toutes et tous qui êtes concerné(e)s, s'il vous plaît osez !
Osez être vous même sans vous fier au qu'en dira-t-on.
Osez dire votre bonheur ou partager vos difficultés sans peur d'être jugé(e)s.
Osez vous faire confiance et vous dire que quoi qu'il arrive, vous atteindrez vos objectifs si c'est ce dont vous rêvez.
Chaque corps a son histoire, a une expérience vécue et son devenir. Personne ne peut, ne doit en juger. Ce que nous devons, nous le devons uniquement à nous même et pour notre plus grand bien.

Si vous souhaitez poursuivre les échanges, me poser des questions sur ce parcours, partager votre expérience, je vous invite à me contacter via les coordonnées du site. Je me ferai un plaisir de vous répondre.



 
 
 

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